Congo-Brazzaville met fin aux baux fonciers accordés à des entreprises rwandaises

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Le gouvernement du Congo-Brazzaville a annoncé, le 6 juin 2025, la résiliation officielle des contrats de mise à disposition de terres conclus en 2022 avec plusieurs entreprises rwandaises. Cette décision fait suite à une vague de critiques internes dénonçant un manque de transparence et des incertitudes juridiques autour de ces accords.

Des terres stratégiques dans trois départements
Les contrats portaient sur des terres agricoles situées dans les départements du Pool, de la Bouenza et du Niari. Il ne s’agissait pas de cessions définitives à l’État rwandais, comme certaines rumeurs l’avaient laissé entendre, mais de baux emphytéotiques — des locations à long terme, allant de 18 à 25 ans. Ces accords visaient à favoriser des investissements dans les secteurs agricole et énergétique, incluant notamment la relance d’une ancienne ferme d’État.

Une stratégie d’attractivité mise en cause
Conçus pour renforcer l’attractivité du pays auprès des investisseurs étrangers, ces partenariats avaient été défendus par le gouvernement comme une opportunité de développement. Mais dès leur signature, la société civile, les médias et une partie de la classe politique ont exprimé leur inquiétude : identité opaque des sociétés partenaires (dont certaines mêlaient capitaux rwandais et italiens), flou sur les retombées économiques, et inquiétudes sur les droits des populations locales.

⏱️ Engagements non tenus, baux annulés
Selon les termes initiaux, les entreprises bénéficiaires devaient justifier de la mise en œuvre effective de leurs projets dans un délai de deux ans. Ce délai ayant expiré sans résultats tangibles, une mission d’inspection gouvernementale, menée notamment par le Premier ministre, a constaté la non-exécution des engagements. Le ministère des Affaires foncières a donc déclaré la caducité des baux depuis le 8 décembre 2024, et des lettres de résiliation ont été envoyées aux entreprises concernées.

Une affaire révélatrice des tensions foncières
Cet épisode met en lumière les tensions persistantes autour de la gestion du foncier au Congo-Brazzaville, où la terre reste un enjeu hautement stratégique. Il relance également le débat sur la nature des partenariats étrangers dans un contexte régional marqué par une méfiance croissante vis-à-vis du rôle du Rwanda sur le continent.

Vers une réforme foncière ?
Si les autorités assurent avoir «â€¯tiré les leçons » de cet échec, aucune réforme concrète n’a pour l’instant été annoncée. Plusieurs organisations de la société civile réclament une refonte en profondeur de la politique foncière, avec notamment un contrôle parlementaire renforcé et une consultation systématique des communautés locales. En l’absence de telles garanties, le risque de blocages et de défiance reste élevé.

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