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Le premier Sommet africain sur le climat s’est tenu cette semaine dans la ville animée de Nairobi, au Kenya. Ce rassemblement historique a servi de force unificatrice, rassemblant les acteurs mondiaux pour faire face au changement climatique, une question qui a des implications particulièrement profondes pour le continent africain.
Dans cette édition spéciale du bulletin d'information, nous présentons une synthèse du Sommet africain sur le climat, offrant un aperçu des délibérations, des engagements et des promesses qui se sont déroulés lors de l'événement. Face à l'anticipation d'une intensification des crises climatiques en termes de fréquence et de gravité, le Sommet a pris une importance cruciale car il a fourni une occasion unique d'informer, de façonner et d'orienter les efforts de l'Afrique en matière climatique.
L'ordre du jour du sommet couvrait un large spectre, englobant des discussions approfondies sur les évaluations, les mécanismes de financement, les partenariats, les engagements et les promesses, le tout dans la poursuite collective de la lutte contre le changement climatique.
Alors que la Semaine africaine du climat se poursuit jusqu'au 8, ce bulletin d'information examine de plus près les résultats et les promesses générées lors du sommet qui s'est déroulé du 4 au 6 septembre. |
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1 Les dirigeants africains préconisent des taxes mondiales sur le carbone pour financer l’atténuation du changement climatique
Les dirigeants africains ont proposé de nouvelles taxes et réformes mondiales aux institutions financières internationales pour financer l'action contre le changement climatique dans une déclaration faite à l'issue du Sommet africain sur le climat au Kenya. La Déclaration de Nairobi se concentre sur la mobilisation de financements pour s'adapter aux conditions météorologiques extrêmes, conserver les ressources naturelles et développer les énergies renouvelables en Afrique, qui ne reçoit actuellement que 12 % du financement dont elle a besoin pour faire face au changement climatique. La déclaration appelle les grands pollueurs et les institutions financières mondiales à consacrer davantage de ressources pour aider les pays les plus pauvres et suggère un régime mondial de taxation du carbone, comprenant une taxe carbone sur le commerce des combustibles fossiles, le transport maritime et l’aviation. Il plaide également en faveur de réformes du système financier multilatéral et de l’élaboration d’une nouvelle Charte mondiale du financement climatique d’ici 2025. Les pays africains prévoient de soumettre ces propositions à la conférence des Nations Unies sur le climat et au sommet COP28 pour des discussions plus approfondies.
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2 Le Sommet africain sur le climat : crédits carbone, législation et unité africaine face au changement climatique
Lors du Sommet africain sur le climat à Nairobi, William Asiko, de la Fondation Rockefeller, a exhorté l'Afrique à augmenter la production de crédits carbone à 40 % de son potentiel d'ici 2030. Bien que cela ait été soutenu par certains, les critiques plaident en faveur d'un financement climatique accru en Afrique, estimé à jusqu'à 1,3 billion de dollars par an d'ici 2025. La Fondation Rockefeller a lancé l'Initiative du marché africain du carbone (ACMI) pour stimuler la production de crédits carbone, avec des inquiétudes soulevées quant aux impacts négatifs potentiels. Le sommet a vu des promesses de don importantes, dont 450 millions de dollars de la part des Émirats arabes unis. Le Kenya a également adopté une législation pour accéder au marché mondial des crédits carbone. Le président de l'Assemblée nationale, Moses Wetangula, a souligné l'unité africaine dans la lutte contre le changement climatique, appelant à l'allocation de ressources et à une législation climatique dans toute l'Afrique.
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3 Engagement et engagement climatique d'Afreximbank au Sommet africain sur le climat
Le président d'Afreximbank, le professeur Benedict Oramah, a dirigé une délégation au sommet et a souligné la nécessité d'agir en matière de financement climatique. L'engagement de la banque s'est concentré sur l'adaptation au climat, y compris la collaboration avec Africa Risk Capacité pour protéger les économies africaines des crises de sécurité alimentaire induites par le climat. Afreximbank a également plaidé en faveur d’une taxe mondiale sur le carbone pour soutenir les programmes d’assurance climatique. En outre, la banque a aidé les États membres africains à relever les défis climatiques en investissant dans les infrastructures pour une transition à faible intensité de carbone et en promouvant les énergies renouvelables. Cette participation fait suite à l'implication d'Afreximbank dans la COP27 en 2022 et à un programme pays de 3 milliards de dollars américains avec le gouvernement du Kenya en mai 2023, qui comprenait des initiatives d'adaptation au changement climatique. Le président Oramah a souligné les contributions significatives d'Afreximbank à la résilience climatique et à la croissance économique de l'Afrique.
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4 Déclaration audacieuse sur le climat de l'Afrique : Exiger la justice climatique et les investissements du monde entier
Les chefs d'État de toute l'Afrique ont conclu un sommet sans précédent sur le climat à Nairobi, au Kenya, avec une déclaration soulignant le potentiel de l'Afrique en matière de leadership en matière d'énergie propre et de gestion de l'environnement. La Déclaration de Nairobi appelle les pays les plus riches, responsables du changement climatique, à investir en Afrique plutôt que de compter uniquement sur l'aide en cas de crise. Ce manque de financement reste un problème majeur dans les efforts mondiaux de réduction des émissions de carbone. Alors que certains investisseurs ont promis environ 23 milliards de dollars pour des projets tels que les micro-réseaux solaires et la reforestation, on ne sait pas exactement quel montant représente les engagements réels. Le sommet visait à amplifier l'argument en faveur du financement climatique avant le sommet mondial des Nations Unies sur le climat à Dubaï plus tard dans l'année. Les tensions étaient évidentes lorsque les dirigeants africains ont insisté sur l’urgence de respecter les promesses de financement, en particulier celles des pays occidentaux. La conférence a également fait l'objet de critiques concernant son impact sur les économies locales, avec des questions soulevées sur l'origine des crises énergétiques et économiques au Kenya. Malgré quelques absences majeures parmi les dirigeants africains, la demande de financements concessionnels, notamment de prêts à des conditions favorables, pourrait bénéficier d’importantes contributions de la part d’institutions comme la Banque mondiale et le FMI dans un avenir proche. Le financement américain pour l’aide climatique est en attente de l’approbation du Congrès, dans l’espoir d’allouer des fonds importants à des investissements positifs pour le climat dans les pays moins développés. Dans l’ensemble, le sommet souligne la dynamique croissante en faveur de la lutte contre le changement climatique et la nécessité d’un engagement financier substantiel de la part des pays les plus riches.
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5 Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, salue l'appel de la jeunesse africaine au leadership en matière d'action climatique
Des centaines de jeunes de toute l’Afrique se sont réunis pour plaider en faveur d’un rôle plus important dans l’élaboration des politiques d’action climatique. Lors de l'Assemblée de la jeunesse africaine pour le climat à Nairobi, des jeunes leaders, des entrepreneurs et des décideurs politiques ont présenté la Déclaration de l'Assemblée de la jeunesse africaine pour le climat au président du Kenya, William Ruto, et au président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr. Akinwumi Adesina. La déclaration appelle à la création d'une Banque verte mondiale et d'un nouveau pacte financier mondial pour donner la priorité aux intérêts des jeunes dans le financement climatique, ainsi qu'à la création d'un bureau de la jeunesse des Nations Unies en Afrique, qui abrite la plus grande population de jeunes au monde. En réponse, le président Ruto et le Dr Adesina ont reconnu la jeunesse africaine comme un atout précieux et ont exprimé leur soutien à leur implication dans l'élaboration des politiques climatiques nationales et internationales. Les exigences de la déclaration seront prises en compte dans la Déclaration de Nairobi, un plan pour la transition énergétique verte de l'Afrique, dans le cadre du Sommet africain sur le climat et de la Semaine africaine du climat en cours.
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6 John Kerry met en garde contre l'impact de la crise climatique sur l'Afrique lors du sommet de l'UA et appelle à une transition juste
L'envoyé américain pour le climat, John Kerry, s'est adressé au sommet sur le climat de l'Union africaine à Nairobi, soulignant la gravité du changement climatique comme « l'un des problèmes les plus dangereux de toute l'histoire de l'humanité ». Kerry a souligné l'impact disproportionné du changement climatique sur l'Afrique et les pays de faible altitude, citant comme conséquences la migration et les conflits. Les dirigeants africains font pression en faveur de mécanismes de financement basés sur le marché, tels que les crédits carbone et les échanges de dette contre nature, pour mobiliser les financements indispensables. Malgré les appels à un financement accru pour le climat, l’Afrique n’a reçu qu’environ 12 % des fonds requis, en partie à cause d’une perception de risque. Le sommet vise à redéfinir l’image de l’Afrique comme une destination d’investissement climatique plutôt que comme une simple victime des défis liés au climat.
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7 Les Émirats arabes unis deviennent le leader des crédits carbone en Afrique avec une promesse de 450 millions de dollars lors du Sommet africain sur le climat
Les Émirats arabes unis consolident leur position de leader en matière de crédits carbone en Afrique en engageant des centaines de millions de dollars pour générer des compensations carbone sur le continent et acheter des terres aux gouvernements africains. Une coalition de grandes sociétés énergétiques et financières des Émirats arabes unis a annoncé son intention d'acheter pour 450 millions de dollars de crédits carbone à l'Afrique d'ici 2030. Si cette décision a suscité l'enthousiasme lors du Sommet africain sur le climat, elle a également suscité des critiques de la part des groupes environnementaux, qui affirment que les crédits carbone pourraient détourner l’attention des actions essentielles en faveur du climat et de la biodiversité, telles que mettre fin à l’expansion des combustibles fossiles. L’Initiative des marchés du carbone en Afrique (ACMI) est à l’avant-garde de cette initiative, visant à augmenter considérablement la génération de crédits carbone en Afrique avec le soutien d’investisseurs et d’organisations basés aux Émirats arabes unis. De plus, Blue Carbon des Émirats arabes unis s'associe aux gouvernements africains pour gérer les forêts et produire des crédits de carbone, une démarche qui a suscité des réactions mitigées et soulevé des inquiétudes concernant la propriété et les droits fonciers. Les critiques affirment que les crédits carbone peuvent perpétuer la pollution et suggèrent des approches alternatives pour lutter contre le changement climatique.
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8 La militante ougandaise pour le climat, Vanessa Nakate, appelle à des solutions vertes
La militante Vanessa Nakate estime que l’Afrique détient des solutions vitales à la crise climatique mondiale. Le premier Sommet africain sur le climat à Nairobi vise à obtenir des financements pour assurer la prospérité de l'Afrique tout en luttant contre le changement climatique. Bien qu’elle ne contribue qu’à hauteur de 2 à 3 % aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, l’Afrique supporte un fardeau disproportionné des impacts du changement climatique. Le sommet rassemble les dirigeants de 54 pays africains pour définir une vision commune du développement vert. Le président William Ruto souligne la nécessité d’un soutien international pour débloquer le financement et alléger le fardeau de la dette des pays africains. Atteindre les objectifs climatiques nécessite de multiplier par huit les investissements énergétiques mondiaux. Nakate et d’autres militants appellent à des solutions menées par et pour les peuples africains pour faire face à la crise climatique et remettre en question l’accent mis par le sommet sur les intérêts des pays riches.
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Le 9e Sommet africain sur le climat se termine avec un fort accent sur la compensation climatique
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10 Le Secrétaire général de l’ONU appelle à une action mondiale en faveur du climat et de la justice financière lors du Sommet africain sur le climat
Lors de sa rencontre avec la presse lors du Sommet africain sur le climat, le secrétaire général de l'ONU a exprimé sa gratitude au Kenya pour son accueil chaleureux et a souligné l'immense potentiel des pays africains. Il a souligné la nécessité urgente de lutter contre le changement climatique, soulignant les souffrances disproportionnées de l'Afrique malgré de faibles émissions. Le Secrétaire général a appelé à une action climatique mondiale renforcée, à un soutien à la transition de l'Afrique vers les énergies renouvelables et à une réforme du système financier mondial injuste. Il a proposé la création d'une Alliance africaine pour les énergies renouvelables et a plaidé pour un allégement de la dette, la recapitalisation des banques multilatérales de développement et une stimulation annuelle des ODD. En outre, il a appelé à des réformes des structures de gouvernance mondiale pour garantir la représentation africaine et rectifier les injustices historiques. Le Secrétaire général s'est engagé à collaborer avec les dirigeants et organisations africains pour parvenir à un avenir pacifique, prospère et durable pour le continent.
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