Les parents des élèves des établissements scolaires français au Maroc et en Tunisie sont en colère contre l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) qui leur demande, «injustement» selon eux, de payer les frais de scolarité du troisième trimestre, alors que toutes les écoles dans les deux pays sont fermées depuis plus de deux mois en raison du Covid-19.
Ainsi, au Maroc, le Groupement des associations des parents d'élèves des établissements d'enseignement français (APEK, API, CAPE, PEEP) a affirmé, mardi 19 mai dans un communiqué relayé par l’agence Maghreb Arabe Presse (MAP), son refus de payer l’intégralité des frais exigés par l’AEFE.
«Les négociations avec l'Agence pour l’Enseignement français à l’étranger sont toujours en cours pour ajuster cette facturation selon le service rendu et comme soutien aux efforts financiers complémentaires engendrés aux familles par l’enseignement à distance en cette période de crise», souligne la note.
Et d’ajouter qu’«une enquête d’évaluation de l’enseignement à distance, depuis le début du confinement, fait ressortir l’avis des parents qui sont pour une facture "négociée", tenant compte du surcoût supporté par les familles».
Renégocier le contrat financier
Par ailleurs, le groupement estime qu’il est nécessaire de réviser le contrat afin de préciser «les obligations des parties ainsi que les modalités du e-learning qui seront applicables désormais».
Enfin, dans la même optique, les parents revendiquent «le gel des augmentations des frais de scolarité sur les trois prochaines années, un moratoire sur les travaux non engagés en donnant la priorité au numérique, mais également une homogénéisation et une mise à niveau de l'enseignement à distance», conclut le communiqué.
La colère d’un parent en Tunisie
Dans une lettre ouverte à l’attention de l’AEFE publiée sur le site Webdo.tn, un parent d’élève, qui avec d’autres a tenté de négocier à maintes reprises, a affirmé : «Nous sommes face aÌ un mur qui ne veut pas entendre, dans cette situation de crise mondiale, les preÌoccupations des parents et encore moins reconnaiÌtre [d]es deÌfaillances».
«L’AEFE met en avant ses propres difficulteÌs financieÌres qui sont le reÌsultat de sa propre gestion. Les familles n’ayant aucun droit de regard sur cette gestion alors qu’ils participent aÌ part eÌgale avec l’État français au budget de ces établissements en gestion directe (EGD)», a-t-il ajouté, dénonçant le fait que l’agence privilégie «une position de gestion dominante aÌ savoir le paiement contre la reÌinscription de vos enfants…».
Selon les parents, cette position de l’AEFE relève du harcèlement et s’apparente aÌ du chantage, ce qui est inadmissible. Il rappelle que cette agence a normalement pour mission de «repreÌsenter les valeurs de la France et de la francophonie».