CHRONIQUE — La République sous pression : Bruno Retailleau face au feu des prisons ✍ Par Félicité Amaneyâ Râ VINCENT Actualités 23 avril 2025

23 avril 2025 - 15:33 - 446vues
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CHRONIQUE — La République sous pression : Bruno Retailleau face au feu des prisons ✍ Par Félicité Amaneyâ Râ VINCENT
Alors que le feu couve aux abords des établissements pénitentiaires français, c’est un symbole de l’autorité républicaine qui vacille. Les attaques ciblées contre les prisons et leurs agents réveillent des inquiétudes profondes sur l’emprise croissante du narco banditisme dans l’Hexagone. Entre promesses fermes et gestion de crise, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau endosse le rôle du capitaine dans la tempête. Mais derrière les mots, la République saura-t-elle tenir tête à l’intimidation et préserver l’intégrité de ses institutions ? Voici ma lecture de cette séquence critique.
« Je ne suis pas un prestidigitateur », affirme Bruno Retailleau sur le plateau de BFMTV-RMC. Une phrase qui sonne comme un cri de réalisme à l’heure où les institutions judiciaires et pénitentiaires françaises traversent une crise sans précédent.
Depuis dix jours, la France est secouée par une série d’attaques coordonnées contre ses centres pénitentiaires, ses agents et leurs domiciles. 65 faits recensés, 21 véhicules incendiés, et un parquet antiterroriste mobilisé sur 13 affaires — le tout sur fond de narco banditisme présumé et de tensions croissantes autour des réformes carcérales.
Retailleau tente de rassurer, tout en appelant à la patience :
« Nous mettons le paquet », dit-il. 125 enquêteurs, plus 30 de la police scientifique sont à pied d’œuvre. La promesse est là : « Nous les aurons. » Mais derrière l’assurance, l’aveu : le chantier est immense.
Une guerre de l’ombre
Le sigle « DDPF », retrouvé sur les lieux, ainsi que des menaces sur Telegram, soulignent la sophistication des réseaux en cause. Ces attaques ne relèvent plus du simple vandalisme. Elles sont perçues comme des actes de guerre contre l'État de droit, visant à intimider, déstabiliser et rendre vulnérable un système judiciaire déjà fragilisé.
Une justice visée, une République menacée
Dans ce climat, les syndicats de magistrats montent au front : «Lorsqu’un agent de justice est attaqué, c’est la République elle-même qui est ciblée. »
Ce n’est plus seulement l’affaire de l’Intérieur ou de la Justice. C’est la solidité démocratique qui est en jeu. Peut-on encore garantir l'autorité de la loi si ses représentants deviennent des cibles ?
Le temps de la fermeté… mais aussi du discernement
Face à la brutalité des actes, l’État doit répondre avec fermeté, mais également avec clairvoyance. Il ne s’agit pas seulement de restaurer l’ordre, mais de repenser notre modèle de sécurité carcérale, notre rapport à la criminalité organisée, et surtout, de ne pas céder à la peur.
Bruno Retailleau n’est peut-être pas un magicien. Mais la République, elle, ne doit pas devenir un théâtre de prestidigitation.
Dans cette guerre de l’ombre, où les flammes dévorent autant les véhicules que la confiance républicaine, il est urgent de restaurer l’autorité de l’État sans céder à la panique. Bruno Retailleau promet des résultats ; il sait qu’il joue sa crédibilité autant que celle d’un système judiciaire que l’on voudrait affaibli. Le peuple attend, la République vacille, mais elle ne doit pas plier. Pas cette fois. La vigilance citoyenne et la fermeté institutionnelle doivent aller de pair. Parce qu’au bout du compte, ce ne sont pas seulement les prisons qui sont attaquées… c’est la République elle-même.
— ✍ Félicité Amaneyâ Râ VINCENT
Pour Radio TamTam Africa – La parole est une force.
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