GABON : RFI et la qualification du général Oligui Nguema : Une ingérence médiatique ou un simple constat ? Actualité Afrique 2050 14 mars 2025

14 mars 2025 - 14:56 - 596vues
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À propos de Félicité Amaneyâ Râ VINCENT - Rédactrice en chef à RADIOTAMTAM AFRICA , Félicité s'engage à façonner la radio de demain pour une Afrique prospère, inspirante , et prête à illuminer le monde. Nous Contacter
Depuis la prise du pouvoir par le général Brice Clotaire Oligui Nguema au Gabon en août 2023, une question revient dans les débats politiques et médiatiques : Pourquoi RFI et d’autres médias internationaux le qualifient-ils systématiquement de "président de la transition" ?
Cette appellation est-elle une simple reconnaissance factuelle de la situation politique actuelle ou une forme d’ingérence dans les affaires internes du Gabon ? Plus encore, alors que les élections présidentielles de 2025 approchent, certains s’interrogent : les médias internationaux influencent-ils déjà l’issue du scrutin en façonnant la perception du futur dirigeant gabonais ?
Décryptage d’une controverse qui soulève des questions sur le rôle des médias, la souveraineté du Gabon et l’équilibre de l’information en période électorale.
« Président de la transition » : Une reconnaissance institutionnelle, pas une légitimation
Le 30 août 2023, à la suite d’un coup d’État militaire renversant Ali Bongo Ondimba, le général Oligui Nguema a été officiellement désigné comme chef de la transition par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI).
Le 4 septembre 2023, il a prêté serment devant la Cour constitutionnelle en tant que président de la transition, avec l’engagement d’organiser de nouvelles élections présidentielles.
Dès lors, les médias internationaux, y compris RFI, France 24, BBC et d’autres, ont adopté cette terminologie pour désigner le général Oligui Nguema, en conformité avec son statut actuel.
Il ne s’agit donc pas d’une reconnaissance d’une présidence définitive ni d’une tentative de légitimer son pouvoir au-delà de la transition, mais simplement d’un constat institutionnel.
Cependant, dans un contexte où l’influence des médias internationaux est perçue comme un facteur déterminant dans l’opinion publique, cette désignation soulève des interrogations.
RFI et les médias internationaux : Une influence sur la perception politique ?
La question de l’influence médiatique sur les processus électoraux en Afrique n’est pas nouvelle. L’histoire récente du continent montre que certains médias internationaux peuvent orienter le narratif politique, en mettant en avant certains leaders au détriment d’autres, ou en interprétant les faits selon des prismes qui ne reflètent pas toujours les réalités locales.
Dans le cas du Gabon, la transition menée par le général Oligui Nguema est censée aboutir à des élections démocratiques, où le peuple sera seul juge du futur président.
Mais avant même l’ouverture officielle de la campagne, les médias de grande écoute façonnent déjà la perception des candidats potentiels.
Le fait de qualifier systématiquement le général Oligui Nguema de "président de la transition" pourrait indirectement suggérer une continuité légitime du pouvoir, influençant ainsi l’opinion publique.
D’autres candidats ne bénéficient pas d’une visibilité médiatique équivalente sur la scène internationale, ce qui peut créer un déséquilibre d’exposition.
Le rôle des médias africains dans ce débat reste encore marginal, laissant le narratif aux mains des médias occidentaux.
Faut-il alors craindre une manipulation subtile de l’opinion publique gabonaise par les médias internationaux ?
Une vigilance nécessaire en période électorale
Alors que le Gabon se prépare pour les élections présidentielles de 2025, il est impératif que les médias – qu’ils soient locaux ou internationaux – respectent le principe d’impartialité et d’équilibre dans leur couverture.
Le peuple gabonais doit être le seul arbitre de son destin.
✅ Il appartient aux autorités de transition de garantir un scrutin libre, transparent et crédible.
✅ Il est du devoir des médias nationaux de s’imposer comme des acteurs incontournables du débat politique, pour éviter que la narration électorale soit exclusivement dominée par des sources extérieures.
✅ Les citoyens gabonais doivent aussi jouer leur rôle, en s’informant de manière diversifiée et en analysant les discours médiatiques avec esprit critique.
Le danger n’est pas tant dans le choix des mots des médias internationaux, mais dans l’impact que cela peut avoir sur la légitimité des candidats et sur le processus démocratique lui-même
Conclusion : Une information sous surveillance
Qualifier le général Oligui Nguema de "président de la transition" est une réalité institutionnelle, mais le contexte électoral du Gabon exige une vigilance accrue sur la manière dont l’information est traitée et diffusée.
L’ingérence médiatique n’est pas toujours directe, elle peut être subtile, influençant les perceptions, les narrations et, in fine, les choix des électeurs.
En cette période charnière, il est essentiel que les Gabonais prennent le contrôle du discours national et veillent à ce que leur souveraineté politique ne soit pas influencée par des narratifs extérieurs.
L’élection ne doit pas être prédéfinie par les médias, mais par le peuple lui-même.
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