César Mba Abogo : L’homme clé de la coordination des grandes institutions africaines Actualité Afrique 2050 25 février 2025

25 février 2025 - 20:59 - 435vues
Nous avons une petite faveur à vous demander pour soutenir notre travail Cliquez ici
À propos de Félicité Amaneyâ Râ VINCENT - Rédactrice en chef à RADIOTAMTAM AFRICA , Félicité s'engage à façonner la radio de demain pour une Afrique prospère, inspirante , et prête à illuminer le monde.
César Augusto Mba Abogo : un chef d’orchestre au cœur de l’intégration africaine
César Augusto Mba Abogo prend les rênes du Bureau conjoint d’appui au Secrétariat (BSAI) à un moment stratégique pour l’Afrique.
Créé en mai 2011, ce bureau est le fruit d’une collaboration entre trois institutions majeures : la Commission de l’Union africaine (CUA), la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA). Son objectif principal est de favoriser une position africaine unifiée sur les grands enjeux mondiaux tels que le changement climatique, les infrastructures et l’intégration économique.
Aujourd’hui plus que jamais, ces défis exigent une réponse concertée et efficace. L’accélération du changement climatique, les crises économiques post-Covid et l’évolution du système géopolitique mondial renforcent le besoin d’une coopération régionale solide pour faire face aux transformations à venir.
Une mission de coordination essentielle
Installé à Addis-Abeba, en Éthiopie, Mba Abogo se prépare à relever un défi de taille. Ancien ministre des Finances et de l’Économie de la Guinée équatoriale, il a également occupé le poste de directeur de la Banque africaine de développement au Mozambique. Fort de cette expérience, il arrive avec une vision claire et ambitieuse.
Parmi ses priorités :
✅ Rendre le Secrétariat plus influent et pertinent
« Une institution ne prospère pas seulement parce qu’elle a un mandat. Il faut le vivre, l’incarner, » explique-t-il. Son premier défi sera donc de mobiliser les directeurs des trois institutions autour du Secrétariat et de le positionner comme un acteur incontournable.
✅ Définir des axes stratégiques clairs
Plutôt que de disperser les efforts, il souhaite se concentrer sur quelques priorités clés afin de maximiser l’impact des actions du Secrétariat.
✅ Favoriser une meilleure synergie entre les institutions
« Nous voulons être un agrégateur de différentes approches afin d’aligner nos actions sur des principes communs, » souligne-t-il. Une meilleure coordination permettra d’éviter les redondances et les incohérences dans la mise en œuvre des politiques de développement.
Un exemple concret ? L’Agenda 2063 de l’Union africaine, la stratégie décennale de la BAD et les Objectifs de Développement Durable (ODD) partagent de nombreux objectifs communs. Pourtant, ces initiatives manquent parfois de convergence. Mba Abogo entend harmoniser ces efforts pour garantir un impact plus fort et mieux coordonné.
Harmoniser le développement de l’Afrique
L’idée d’un Secrétariat commun remonte à 1989, mais ce n’est qu’en 2010 que la CUA, la BAD et la CEA ont décidé de concrétiser cette vision.
Aujourd’hui, ces trois institutions mènent des actions parfois chevauchantes :
- L’Agenda 2063 de l’Union africaine définit les ambitions du continent pour les prochaines décennies.
- La BAD met en œuvre ses High Five : Électrifier l’Afrique, Nourrir l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique et Améliorer la qualité de vie des populations.
- La CEA, quant à elle, aligne ses travaux sur les ODD et d’autres initiatives globales.
L’objectif du Secrétariat est de réduire les duplications et de coordonner ces programmes pour un maximum d’efficacité.
Un travail de terrain structuré
Le Secrétariat fonctionne via des groupes de travail techniques dédiés à des domaines clés :
Agriculture et sécurité alimentaire
Industrie et commerce
Agenda 2063
Infrastructures et énergie
Ces groupes regroupent des experts de chaque institution et veillent à aligner les priorités et les actions pour un développement cohérent.
« Prenons l’agriculture et la sécurité alimentaire, » explique Mba Abogo. « Nous réunissons les directeurs de la BAD, de la CUA et de la CEA pour définir des priorités et des interventions communes. Ensuite, le Secrétariat veille à ce que ces engagements soient respectés et suivis. »
Ce modèle de concertation et de supervision permet d’optimiser les ressources limitées du continent et d’éviter un gaspillage dû à un manque de coordination.
Optimiser la mobilisation des ressources africaines
L’un des défis majeurs de l’Afrique reste le financement du développement. Les économies africaines peinent encore à mobiliser suffisamment de ressources locales et doivent souvent se tourner vers les institutions internationales pour compléter leurs budgets.
Mba Abogo met en avant deux priorités :
✅ Lutter contre les sorties illicites de capitaux, qui privent l’Afrique de ressources précieuses.
✅ Développer un mécanisme audacieux de financement de la paix, inspiré de son expérience au Mozambique, où il a constaté l’impact du conflit sur l’économie locale.
« Le financement de la paix ne se limite pas à éviter les conflits. Il doit aussi être un levier de croissance et de stabilité pour les populations, » souligne-t-il.
Une Afrique plus influente sur la scène internationale
Avec un siège au G20, une voix qui se fait de plus en plus entendre sur la scène mondiale et une volonté d’influencer les discussions stratégiques internationales, l’Afrique ne peut plus se permettre d’avancer en ordre dispersé.
« Notre objectif n’est pas de laisser passer cette opportunité, mais de l’optimiser, » insiste Mba Abogo.
Pour cela, il compte sur la BAD et son réseau d’expertise, ainsi que sur la CUA pour donner à l’Afrique un rôle structurant dans les décisions économiques et diplomatiques mondiales.
Bâtir la confiance dans les institutions africaines
Mba Abogo se définit comme un institutionnaliste convaincu.
« J’ai foi dans nos institutions. Parfois, elles ont besoin d’être renforcées, mais elles sont essentielles au développement du continent. »
Son ambition à la tête du Secrétariat ?
Créer des synergies et une meilleure convergence des points de vue entre les trois institutions.
Faire en sorte que chaque pays sache où se tourner pour des solutions adaptées à ses besoins.
Renforcer la confiance des États africains envers leurs propres institutions.
« Si nous parvenons à restaurer cette confiance, ce sera une victoire que je célébrerai, même après mon départ. »
Avec une vision claire, un leadership pragmatique et une volonté de coopération renforcée, César Augusto Mba Abogo a désormais trois ans pour faire du Bureau conjoint d’appui au Secrétariat un acteur clé du développement africain.
Se connecter Inscription