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AFRIQUE2050 Gabon : Tsunami dans le football gabonais abus sexuels l'encontre de jeunes joueurs #Football 17 décembre 2021

17 décembre 2021 à 21h16 - 2586 vues

Des allégations ont été faites contre Patrick Assoumou Eyi, qui entraînait l’équipe du Gabon des moins de 17 ans et qui est maintenant directeur technique de la première ligue du pays. Photographie : Document

Par Nolwenn

Patrick Assoumou Eyi, entraîneur de football gabonais, accusé d’avoir violé des garçons. Réclamations déposées contre l’ancien entraîneur de l’équipe nationale des moins de 17 ans. Toutes les allégations sont soumises à la Fifa par le syndicat des joueurs Fifpro

Un entraîneur de longue date au Gabon est confronté à des allégations selon lesquelles il a violé, soigné et exploité de jeunes joueurs, a révélé notre confrère le Guardian.

Toutes les victimes présumées affirment que Patrick Assoumou Eyi – connu sous le Pseudo  « Capello » – a abusé de garçons dans son rôle précédent d’entraîneur en chef de l’équipe du Gabon des moins de 17 ans et dans son rôle actuel de directeur technique de La Ligue de l’Estuaire, la plus haute ligue du pays. Un ancien joueur qui était entraîné par Eyi a déclaré que l’entraîneur attirerait les victimes présumées chez lui, qu’il a appelé le « jardin d’Eden ».

Certaines victimes ont allégué que Patrick Assoumou Eyi avait également fourni des garçons à d’autres personnalités du football pour qu’elles abusent.

Eyi avait quitté son poste avec les équipes de jeunes joueurs gabonais en 2017, mais continue de travailler avec de jeunes joueurs à La Ligue de l’Estuaire. Il n’a pas répondu directement aux questions du Guardian sur ces allégations.

Un ancien responsable de Fegafoot, la fédération gabonaise de football, a affirmé qu’il avait tenté de soulever des préoccupations concernant des allégations d’abus sexuels concernant Eyi lors d’une réunion du conseil d’administration en 2019 et qu’il avait été démis de ses fonctions en conséquence. Le bras armé du football gabonais la Fegafoot nie cette affirmation.

Les victimes présumées disent qu’elles n’ont pas contacté la police au Gabon parce qu’elles n’ont pas confiance dans le système judiciaire.

Une plainte concernant les allégations d’abus sexuels a été enregistrée auprès de la Fifa par le syndicat international des joueurs, fifpro, qui s’est dit profondément préoccupé par ces allégations. « Nos enquêtes préliminaires ont fourni des preuves cohérentes de témoins crédibles qui racontent tous une pratique continue et ancrée de longue date consistant à forcer les jeunes joueurs à avoir des relations sexuelles comme condition préalable aux opportunités de football.

«  Eh oui, si ces allégations sont effectivement vraies, c’est une preuve supplémentaire que le football gabonais est constamment exploité, à travers les ligues et les continents, comme un forum permettant aux agresseurs d’accéder, de toiletter, d’extorquer et d’agresser les joueurs. Il faut faire davantage pour prévenir ces horribles abus et nous appelons les instances dirigeantes du football à agir de toute urgence. »

Plusieurs victimes présumées ont parlé  à notre confrère au Guardian. Une victime présumée qui a même joué pour l’équipe gabonaise des moins de 17 ans entre 2015 et 2017, il  a affirmé avoir été maltraité à plusieurs reprises par l’entraîneur au cours de sa carrière avec l’équipe nationale. « Il me  forçait à avoir des relations sexuelles avec lui », a déclaré le joueur. C’était la condition pour rester en équipe nationale. À l’époque, j’ai quitté mon village pour aider ma famille. Je vivais à Libreville capitale gabonaise pour devenir footballeur professionnel était le seul moyen de sortir de la misère. J’ai donc fait ce que j’avais à faire pour les aider. »

Il a ajouté: « Capello a violé tant de garçons.  Le prédateur allait parfois à la campagne, dans les villages  pour en trouver de nouveaux. Il a profité de la pauvreté et a également donné des garçons à d’autres fonctionnaires. Dans notre équipe nationale, la majorité devait donner des relations sexuelles. C’est la réalité du football gabonais depuis des décennies mais personne ne peut arrêter le système. Les prédateurs sont trop nombreux au Gabon,  nous avons souffert l’enfer déclare t-il.

Plusieurs autres victimes présumées ont affirmé que Patrick Assoumou Eyi les avait maltraitées alors qu’elles étaient mineures âgées moins de 18 ans et fréquentaient une académie appelée Académie Club de Libreville à Akanda, une banlieue de Libreville, entre 2017 et 2019.

« Les victimes présumées déclarent que parfois, il emmenait des enfants chez lui, 'Le Jardin d’Eden' », a déclaré l’un d’eux. « Il était très gentil avec moi mais chaque fois que je le voyais, il me disait que j’étais belle. Un jour, il m’a dit que certains joueurs se masturbaient... il quitta son bureau avec un sourire. C’était comme s’il m’envoyait un message. »

Il a ajouté: « J’ai eu des expériences sexuelles avec Capello, j’étais obligé de le faire. J’ai arrêté le football, vous savez. J’ai fait de mon mieux pour ma famille et maintenant je vis à l’extérieur du pays. Je ne peux pas y retourner.

L’autre joueur a ajouté: « Capello a acheté des enfants de provinces éloignées ou de villages avec un milieu pauvre dans la majorité. Il leur a lavé le cerveau et leur a fait croire qu’ils devaient lui donner des faveurs sexuelles. Un prédateur de l'équipe  d'entraîneur les a dit un jour : « Si vous voulez jouer avec l’équipe nationale des moins de 17 ans, vous savez ce que vous devez faire. »

Pendant ses années de jeu, Eyi était un ailier qui s’est tourné vers l’entraînement à un âge précoce et a développé une réputation pour repérer les jeunes joueurs talentueux. Il a entraîné dans plusieurs clubs ainsi que dans les équipes nationales de jeunes du Gabon, et a pris son surnom en hommage à Fabio Capello, l’Italien qui a dirigé l’Angleterre entre 2007 et 2012.

Patrick Assoumou Eyi n’a pas encore répondu directement aux questions de notre confrère Guardian. Cependant, après des tentatives répétées pour le contacter, il a posté une série de messages sur WhatsApp Status qui semblaient faire référence aux allégations, dont un qui disait: « Ceux qui utilisent le mensonge comme une arme ne savent pas l’inverse du côté spirituel. »

Un communiqué de Fegafoot a déclaré qu’il n’avait « jamais enregistré de plaintes relatives à un acte de cette nature ».

« À notre connaissance, Patrick Assoumou Eyi n’a pas d’équipe et n’est pas nommé pour diriger une équipe nationale. La Fegafoot  dit que les joueurs que vous avez rencontrés devraient également envisager de nous contacter afin d’enquêter avec diligence, car nous confirmons que de tels faits doivent être dénoncés devant les tribunaux et les organes judiciaires compétents.

Le responsable des médias de Fegafoot, Pablo Moussodji Ngoma, a fait référence aux enquêtes du Guardian dans un message sur Facebook, critiquant les allégations pour une « faiblesse des preuves ».

«Les témoignages des acteurs victimes, avec leurs noms, peuvent dissuader les auteurs de ces actes abominables mais nous devons aussi permettre aux instances judiciaires et même aux tribunaux de les punir», a-t-il écrit. «Le reste sera considéré comme une opération de communication de plus pour ceux qui s’engagent à ternir l’image du Gabon à l’international. »

Le football gabonais est en proie à des problèmes ces derniers mois, l’ancien ailier rennais Stéphane Nguéma et quatre autres anciens internationaux ayant été arrêtés le mois dernier pour avoir protesté contre l’annulation continue des championnats nationaux. Nguéma a depuis démissionné de son poste de secrétaire général du syndicat des joueurs, dont les membres affirment ne pas avoir été payés depuis près de deux ans.

#FOOTBALL #PEDOCRIMINALITE

#GABON

Abus sexuels dans le sport | | sportive Le Gardien (theguardian.com)

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