Edito : La connaissance dans la société par l’étudiant Edito 03 février 2021
03 février 2021 - 00:39 - 3162vues
Par Félicité VINCENT
Dans son livre « Comment devenir Mage » Péladan disait que pour commencer l’ascèse magique il y avait six abominations coutumières auxquelles il fallait renoncer avec détestation : « café, le cercle, le journal, le jeu, le lupanar et le café-concert. Ce sont des manifestations d’imbécilité dont une seule vous fermerait à jamais le temple de la magie ».
« Le bock, le propos inepte, la sale presse, le vol, la niaiserie, le cynisme et la profanation de la musique offensent le Saint-Esprit lui-même, recteur du domaine magique ».
Nous sommes entièrement d’accord avec cet auteur. Réfléchissez à l’état d’âme de l’être qui va au café, multipliez cet état par celui des gens qu’il y rencontre et dites-moi si cette ambiance faite de désœuvrement, de paresse, de vanité et de vulgarité n’est pas interdite à celui qui veut se perfectionner.
Quand les gens assemblés ne se connaissent pas entre eux ils sont hypocrites (théâtre), quand ils se connaissent et ne se redoutent pas, ils sont cyniques (au cercle).
Au Cercle on retrouve, outre les dangers du café, une sorte d’intimité avec les vicieux. Leur façon cynique et brutale d’envisager l’amour, leurs vantardises, le bataillon de garces qui évolue dans la coulisse, tout cela est salissant.
Au café-concert, on pervertit sa sensibilité en accoutumant ses yeux et ses oreilles à la vulgarité et à l’indécence.
Vivez à l’écart du vulgaire, car pour perfectionner son âme il faut souvent « rentrer en soi-même ». Ce repliement de l’entité fait la force de l’individu. Le chat assis enroulant sa queue sur ses pattes donne l’image d’un être vraiment solitaire : ni l’homme, son maître, ni ses semblables, les animaux, ne peuvent le tirer de son isolement. Dans la mesure où la charité le permet, marchez comme un félin parmi la société. Ne vous laissez jamais traiter en chien servile et familier.
Mais gardez-vous de deux légions liguées contre votre solitude : celle des camarades et celles des femmes.
Le camarade, très différent de l’ami, est celui qu’on n’a pas choisi, mais que la similitude d’existence a fait fréquenter, c’est le quidam que l’habitude ou les exigences de la vie vous font rencontrer dans les mêmes lieux, fuyez-le, l’ennemi de l’emploi de votre temps.
Choisissez pour ami celui qui fait les mêmes études que vous, qui va vers le même but. Comme vous ne pouvez éviter le contact des gens de votre âge, prenez pour règle de ne jamais vous laisser moquer. Là où l’on vous raille, sortez. Ne restez même jamais dans un groupe où vous seriez sous-estimé.
Ayez d’abord difficile, ne tendez la main qu’après avoir jugé celui qui est devant vous. Mais dès que vous avez tendu la main, soyez d’une courtoisie sans défaillance, observez les usages du monde où vous êtes. Ne soyez pas trop familier, le commun des hommes respecte peu ce qu’il approche de trop près.
En règle générale, fuyez les gens nerveux. Il est autour de vous des êtres dangereux ; ce sont les agités, les déprimés, les pessimistes, semeurs de mauvaises nouvelles. Supprimez de vos relations les gens qui irritent facilement, geignent, pleurent, trépignent, les mères de famille qui giflent l’enfant, l’ami qui injurie le chauffeur de taxi ou la téléphoniste. Ne fréquentez que des gens sages, calmes, judicieux.
N’allez pas chez les filles, fuyez-les au contraire, non parce qu’elles sont des occasions de péché, mais parce qu’elles sont imprégnées de vulgarité. Il faut entendre par fille toute femme qui vit de ses amours.
Ne fréquentez que les honnêtes femmes, c’est-à-dire celles qu’on peut saluer sans devoir rougir. Leur fréquentation seule est faste, elles ont sur nous une influence bénéfique que, précisément, détruisent les débauchées. Soyez l’ami des honnêtes femmes. Mais si vous êtes amoureux ne vous modifiez jamais pour séduire. Plaire, c’est agir dynamiquement plutôt qu’habillement. Soyez bien convaincu que vous ne serez jamais aimé pour vos mérites.
Dans son livre « La Clef des Grands Mystères » Eliphas Lévy écrit : « Nous respirons tous la vie des autres et nous leur insufflons en quelque sorte une partie de notre existence. Les hommes intelligents et bons sont à leur insu les médecins de l’humanité. Les hommes sots et mauvais sont des empoisonneurs publics.
Il est des personnes près desquelles on se sent meilleur. Voyez cette jeune dame du grand monde, elle cause, elle rit, elle se pare comme toutes les autres, pourquoi donc en elle tout est-il mieux et plus parfait ? Rien de plus naturel que sa distinction, rien de plus franc et de plus noblement n’abandonné que sa causerie. Près d’elle tout doit se trouver à l’aise excepté les mauvais sentiments, mais ils sont impossibles près d’elle. Elle ne trouble pas les cœurs, elle les attaches et les élève, elle n’enivre pas, elle enchante. Ce que prêche toute sa personne semble être une perfection plus aimable que la vertu même ; elle est plus gracieuse que la grâce, ses actions sont faciles et inimitables comme la belle musique et les beaux vers. C’est d’elle qu’une charmante mondaine trop amie pour être rivale disait après un bal : Il m’a semblé voir la sainte Bible se trémousser.
En la quittant on se sent plein d’amour pour tout ce qui est beau, pour tout ce qui est bon et généreux. On est heureux de lui avoir bien dit tout ce qu’elle Vous inspiré de bien et d’avoir été approuvé par elle. On se dit que la vie est bonne puisque Dieu l’a donné à de pareilles âmes, on est plein de courage et d’espoir.
Voyez au contraire cette autre femme. Celle-ci affecte la dévotion le plus rigide et se scandaliserait d’entendre chanter les anges, mais sa parole est malveillante, son regard hautain et méprisant. Lorsqu’elle parle de vertu elle ferait aimer le vice. Dieu pour elle est un mari jaloux qu’elle se fait un grand mérité de ne pas tromper ; ses maximes sont désolantes, ses actions plus vaines que charitables et l’on pourrait dire après l’avoir rencontrée à l’église : j’ai vu le diable prier Dieu.
« En la quittant on se sent affaibli, rebuté, ou peut-être, ce qui est pire, excité à mal entreprendre. Elle vous fait douter de l’honneur, de la piété et du devoir. Près d’elle on n’a échappé à l’ennui que par la porte des mauvais désirs. On a médit pour lui plaire, on s’est amoindri pour flatter son orgueil, on est mécontent d’elle et de soi-même ».
Faites un don aujourd’hui pour soutenir le journalisme indépendant. RadioTamTam est une station de radio de musique, Country, Française et du monde en ligne et s’appuie sur les dons des communautés du monde entier pour pouvoir maintenir l’excellente de la musique country, Rap et du monde que vous écoutez également. Votre soutien et vos contributions nous permettrons d’atteindre nos objectifs et d’améliorer les conditions de travail. Votre généreux don financera notre mission. Veuillez faire un don maintenant. Merci à toutes et à tous Vous pouvez nous apporter votre soutien sur HelloAsso
L’équipe de RadioTamTam Propulsé par HelloAsso



Se connecter Inscription