L’Algérie intègre la Banque des BRICS : un pas stratégique vers un nouvel équilibre mondial Actualité Afrique 2050 08 juillet 2025
08 juillet 2025 - 18:00 - 877vues
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À propos de Félicité Amaneyâ Râ VINCENT - Rédactrice en chef à RADIOTAMTAM AFRICA , Félicité s'engage à façonner la radio de demain pour une Afrique prospère, inspirante , et prête à illuminer le monde. Restons en contact
L’Algérie a officiellement rejoint la Nouvelle Banque de Développement (NDB), l’institution financière du groupe des BRICS. Cette adhésion marque une avancée stratégique dans la volonté d’Alger de redéfinir ses alliances économiques et de se rapprocher davantage du bloc composé à l’origine du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud.
Un levier pour financer le développement
Selon Fares Habache, économiste algérien interrogé par Sputnik, cette décision ouvre des perspectives concrètes dans des secteurs prioritaires pour le pays : énergie, infrastructures et industrie. Grâce aux financements proposés par la NDB, l’Algérie espère débloquer des projets structurants que les bailleurs traditionnels conditionnent à des exigences parfois contraignantes. Cette adhésion est ainsi perçue comme une opportunité de renforcer l’autonomie économique du pays et de réduire sa dépendance vis-à-vis des institutions occidentales.
Des relations déjà solides avec les BRICS
Les liens économiques entre l’Algérie et les pays membres des BRICS sont déjà bien établis. Le Brésil importe chaque année plus de deux milliards de dollars de produits algériens. Les échanges commerciaux avec la Chine atteignent les neuf milliards de dollars, tandis que la Russie reste un partenaire stratégique, notamment dans les domaines militaire et nucléaire civil. L’Inde, quant à elle, est présente dans les secteurs pharmaceutique et agricole.
Dans ce contexte, l’entrée dans la banque des BRICS apparaît comme une évolution naturelle, fondée sur des relations économiques existantes et en croissance.
Une ambition géopolitique affirmée
L’Algérie manifeste depuis plusieurs mois son intérêt pour une adhésion complète au groupe des BRICS. Intégrer la NDB constitue un geste hautement symbolique, envoyé à la fois aux partenaires occidentaux et aux puissances émergentes. Il s’agit de montrer que l’Algérie entend jouer un rôle actif dans la réorganisation multipolaire de l’économie mondiale.
Cette démarche s’inscrit dans une stratégie de diversification des alliances financières, en réponse aux évolutions géopolitiques du monde. De nombreux pays du Sud global, comme l’Algérie, cherchent désormais à échapper au système dominé par les institutions de Bretton Woods, en explorant des alternatives plus souples et plus équilibrées.
Des promesses à concrétiser
Si l’adhésion à la NDB constitue un tournant politique, elle devra surtout se traduire par des investissements concrets et des résultats tangibles. Le bilan de la Banque reste encore modeste par rapport à ses ambitions, mais pour Alger, l’enjeu dépasse la seule finance : c’est un positionnement stratégique, à la croisée de l’économie et de la diplomatie.
L’Algérie joue ici une carte importante pour relancer son industrie, moderniser ses infrastructures, et surtout affirmer son autonomie stratégique dans un monde en pleine mutation.



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