Introduction
Libreville, Gabon – On pensait que la Françafrique avait rendu l’âme. Mais apparemment, elle a encore de beaux restes, bien vivants dans les guichets du ministère de l’Intérieur gabonais.
Un Français souhaitant résider au Gabon devra débourser 228 € pour sa carte de séjour de 24 mois. Pendant ce temps, un Africain venu du Cameroun, du Congo ou du Bénin devra payer 1 250 €. Autrement dit, la solidarité panafricaine est devenue un luxe colonial inversé.
Une économie du passeport : le Gabon découvre la Françafriconomie
On pourrait presque applaudir l’audace : facturer plus cher aux frères qu’aux anciens maîtres, c’est une invention administrative digne d’un prix Nobel d’ironie politique. Le Gabon vient d’introduire un concept révolutionnaire : le panafricanisme tarifé.
« Vous êtes Africain ? Très bien, c’est la formule premium colonisée, payable comptant. Vous êtes Européen ? Ah, vous bénéficiez du tarif préférence historique. »
Le choc des continents à la douane
Au pays de la zone de libre circulation CEMAC, l’étranger africain est manifestement plus dangereux qu’un ressortissant de l’Union européenne. Un comble ! Ce décret, signé et appliqué, est justifié au nom de la souveraineté nationale — une souveraineté à géométrie variable où la colonie se paye moins cher que le continent.
Les mathématiques du néocolonialisme local
Pour un Français : 228 €. Pour un Africain : 1 250 €. Soit un ratio de 1 à 5,48. Autrement dit, le Gabon vient d’inventer une discrimination économique à taux préférentiel : la prime à la peau claire, version tropicale.
« Tu peux entrer dans la maison, mais le prix de la clé dépend de ta mélanine. »
Un symbole profond : la colonisation intériorisée
Ce n’est pas une simple affaire de carte de séjour : c’est le miroir d’un vieux réflexe, celui de valoriser le regard de l’Occident et de se méfier du voisin africain. Le Gabon, comme d’autres, semble encore persuadé que la blancheur diplomatique est une garantie de respectabilité.
Mais pendant que certains préfèrent la compagnie du passeport bleu-blanc-rouge, le véritable avenir du Gabon se joue avec le passeport vert, noir ou or du continent.
✊Satire finale : “Bienvenue chez nous, mais pas trop quand même”
Le Gabon aime ses frères, bien sûr. Mais il les aime à distance, et à 1 250 euros près. C’est la nouvelle doctrine de l’hospitalité économique : “L’Afrique, c’est pour les Africains, sauf si vous êtes Africain.”
Conclusion – RADIOTAMTAM AFRICA conclut
Ce tarif n’est pas seulement une absurdité administrative, c’est une fracture symbolique — une gifle donnée à la promesse d’une Afrique unie. Pendant que les dirigeants organisent des forums sur l’intégration continentale, leurs trésoreries locales dressent des murs tarifaires entre peuples frères.
Et pendant ce temps-là, le colon regarde, amusé, et murmure : “Ils n’ont plus besoin de nous pour se diviser. Ils s’en sortent très bien tout seuls.”




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