À quarante-huit heures de la proclamation officielle des résultats de l’élection présidentielle du 12 octobre, le climat politique camerounais est sous haute tension. Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a dénoncé ce samedi 25 octobre un « plan de déstabilisation » attribué à des acteurs de l’opposition, accusés de manipuler l’opinion par des faux résultats et des appels à la rue.
Un « complot » déjoué selon Yaoundé
Lors d’une conférence de presse à Yaoundé, le ministre a affirmé que les services de sécurité avaient déjoué plusieurs tentatives d’attentats destinées à créer la panique. Trois individus, présentés comme des « terroristes venus d’un pays voisin », auraient été arrêtés à Garoua avec des explosifs. Ces engins auraient été destinés à être infiltrés dans des cortèges afin de discréditer les forces de sécurité.
L’opposition dans le viseur
Paul Atanga Nji accuse des candidats d’opposition de diffuser de faux résultats et d’inciter leurs partisans à « défendre leur victoire » dans la rue. Sans le nommer explicitement, ces critiques visent Issa Tchiroma Bakary, chef du Front pour le Salut national du Cameroun (FSNC), qui revendique la victoire et a appelé à une marche pacifique le 26 octobre, veille de la proclamation officielle par le Conseil constitutionnel.
Rassemblements, violences et enquête en cours
Des rassemblements quotidiens s’organisent autour de la résidence d’Issa Tchiroma, ses soutiens évoquant la nécessité de le protéger d’une éventuelle arrestation. Le ministre a par ailleurs mentionné des violences à Yaoundé et Garoua, citant la mort d’une enseignante « faussement attribuée aux forces de l’ordre ». Une enquête a été ouverte pour établir les faits.
Entre appel au calme et bataille de narratifs
Les autorités invitent la population à garder son calme et à faire confiance aux institutions, assurant que toutes les dispositions sont prises pour préserver la stabilité. L’opposition, de son côté, dit défendre la vérité des urnes et dénonce une instrumentalisation du discours sécuritaire. À l’approche du 27 octobre, l’enjeu porte autant sur la crédibilité du scrutin que sur la stabilité politique du pays.
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